Certains paradoxes sont frappants chez l’être humain. Prenez l’évolution de certains domaines.
Il y a d’un côté ceux qui évoluent à une vitesse affolante comme les technologies. Le iPad de Apple, qui n’existait pas il y a 2 ans, en est déjà à la troisième génération, Curiosity transmet des images en temps réel de mars, des voitures électriques roulent finalement dans nos rues. Ce ne sont là que quelques exemples.
D’un autre côté, d’autres sphères n’ont pas évolué d’un yota depuis des siècles. Prenez la corruption en politique. Présente depuis les débuts de la civilisation, de Rome à Washington en passant par Laval.
À Laval, ce vice a justement pris des proportions Olympiennes. Le maire Vaillancourt s’octroie un salaire sur les stéroïdes, ce qui lui donne un pouvoir d’achat de roi. Sa faramineuse maison de 1,1 millions et son luxueux condo en sont d’ailleurs la preuve. Il distribue aussi les enveloppe bourrée de bill de 100$ à ses invités comme d’autres les peppermint.
Et voilà que malgré les accusations sous serment, les allusions et rumeurs, le maire s’accroche à son poste puisqu’aucun mécanisme politique ne permet de le destituer. Pas suffisant d’être un croche. Si on peut, on devient indécent et on rit au visage des électeurs, des citoyens, de ses voisins. On rit des failles du système.
Le fardeau de la preuve devient parfois un lourd boulet aux pieds de la démocratie.
Mais qu’est-ce qui rend ces malversations si difficiles à enrayer? Plein de raisons mais une surtout: la volonté politique manquante. Pourtant, les politiciens savent être astucieux et travaillant quand ils le veulent. Pas toujours cependant.
Face au problème de la corruption en politique – la leur ou celle de collègues – nos politiciens deviennent soudainement moins hargneux, moins vierges offensées, moins déterminés.
Tiens, aidons-les!
Comme le salaire du maire de Laval, le cyclisme est aux prises avec un grave problème de dopage. Incapable d’enrayer le fléau par les seules méthodes de dépistage traditionnelles, l’Union Cycliste Internationale (UCI) s’est dotée en 2008 d’un outil de contrôle supplémentaire en implantant un passeport biologique qui vise non pas à détecter la présence de drogues chez les cyclistes mais plutôt de déceler des variations anormales de marqueurs biologiques observés. Dit autrement, on mesure les conséquences de la prise de substances illicites sur le corps et les performances de l’athlète et cela devient équivalent à un contrôle positif.
Génial, non?
Transposé à la corruption, l’outil de contrôle deviendrait une radiographie financière obligeant les élus provinciaux et municipaux à déposer un bilan financier pour mesurer certains indicateurs: revenus et dépenses, encaisse, propriétés, voitures, objets de luxe, etc. Il y en aurait une à leur entrée en fonction, puis une fois l’an, à leur sortie de la vie publique et aux 5 ans à vie par la suite selon l’importance du poste que la personne occupait.
Les élus se disent serviteurs du peuple. Prenons-les au pied de la lettre et redonnons un sens aux mots qu’ils emploient.
Pouvez-vous démontrer d’où provient l’argent de ce condo sur le bord de la rivière M. le maire? Et pour cette Mercedes-Benz? Et la Rolex? La croisière? Le collier de diamants de madame?
Ah? Vous avez hérité d’un riche grand oncle? D’accord. Pouvez-vous le prouvez svp?
Le tout placé sous la supervision de comités de citoyens sélectionnés au hasard, à Montréal, à Laval, à Québec, à Mascouche. Avec le pouvoir de destituer le maire dans certaines circonstances.
Vous direz oui, mais les paradis fiscaux? D’accord, mais à quoi bon voler si on ne peut pas toucher l’argent sans courir de risque?
Fini la récréation. À l’heure où on conduit un robot téléguidé sur mars depuis la terre et qu’un homme tente de briser le mur du son en sautant dans le vide depuis la stratosphère, on est en droit de penser que ce qu’on demande – la fin de la corruption chez nos élus – est réalisable.
Arrêtez de nous vendre pour des valises – de fric.
Res, non verba. Des actes, pas des mots.